Conférence de presse du 26 avril 2023

LE « GROUPE » AVEC AU BORD DE LA CESSATION DE PAIEMENT

Un endettement de 177 M€ !
L’Eclaireur des Alpes – site web d’investigation – a publié le 3 avril un document interne du groupe AVEC (https://eclaireur.substack.com/p/bensaidgate-le-groupe-avec-178-millions?utm_source=post-email-title& publication_id=347021&post_id=111743787&isFreemail=false&utm_medium=email).

Ce document est très complet sur la situation financière de l’ensemble des entités intégrées dans le « groupe » AVEC, sous la coupe de la société AVEC SA et encore plus de son PDG, M. Bernard BENSAID. Celui-ci est pour la quasi-totalité d’entre elles aussi leur Président (plus de 200 mais il reste difficile de les identifier toutes). En effet, certaines entités sont des regroupements d’associations, de structures…
Ce que révèle ce document, c’est la situation financière catastrophique dans laquelle se trouvent tous les secteurs d’activités du groupe AVEC. Le montant global de l’endettement du groupe est chiffré à 177 M€. Toutes les dettes sont-elles intégrées ? Non. Les dettes envers les fournisseurs sont nommées mais elles ne sont pas calculées. Les dettes à l’égard des copropriétaires d’hôtels ou de résidences de vacances, qui ne reçoivent pas de loyers depuis des années, sont estimées par les associations de défense des copropriétaires à 12 M€ mais non prises en compte.
A l’évidence, le Groupe AVEC est au bord de la cessation de paiement.

1ère PARTIE
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LES 10 PRINCIPALES ENTITÉS DU « GROUPE » AVEC SELON LE NOMBRE D’EMPLOIS

Un prévisionnel de trésorerie à 13 semaines !

Le document étudie les 10 entités du « groupe » qui comptent le plus de salariés, 8.840 salariés sur les 11.846 salariés au total du groupe AVEC. Le montant total des dettes de ces 10 entités est de 93,7 M€ . Le 27 janvier 2023, un prévisionnel de trésorerie à 13 semaines est étudié pour ces entités, ce qui montre la gravité de la situation.

1. AMAPA ASSO
A l’origine « Association Mosellane d’Aide aux Personnes Agées » la dénomination est devenue une marque et une entité qui réunit selon les dernières informations 95 établissements répartis sur toute la France. l’AMAPA compte 4629 salariés. Le chiffre d’affaires de l’AMAPA en 2020 est de 110 M€ (société.com). Les dettes mentionnées dans le document d’AVEC s’élèvent à 28 M€ .
Pas de précisions supplémentaires sur la trésorerie à 13 semaines en raison de la difficulté d’agréger 95
entités réparties sur plusieurs dizaines de départements (40 environ)

2. ANFASIAD ASSO
« Association Nord Fronsadaise d’Aide et de Soins Infirmiers À Domicile ». L’association a son siège en
Gironde. Le document AVEC mentionne 199 salariés. Les dettes s’élèvent à 494 000 €.
Trésorerie très faible mais positive au terme des 13 semaines…en étalant les charges fiscales et sociales, en accroissant les crédits fournisseurs. Sans soutien extérieur, tensions sur la trésorerie.

3. APATS ASSO
L’Association pour la Promotion d’un Accès Pour Tous à une offre de Soins, se situe sur la région parisienne et réunit principalement des centres dentaires sur les départements suivants : 76, 95, 75, 93, 91, 77, 94. APATS ASSO compte 310 salariés le chiffre d’affaires 2020 est 16,6 M€ (en baisse de 4 millions d’euros par rapport à 2019). La situation d’APATS ASSO est parfois difficile à suivre car il y a plusieurs APATS dont APATS Marseille et aussi un APATS PLM… APATS ASSO montre par ses chiffres une situation intenable : son endettement total est d’environ 21 M€ sur le tableau de trésorerie AVEC.
Pas de renseignement sur la trésorerie à 13 semaines.

4. APATS Marseille ASSO
Cet organisme comprend la Clinique de Bonneveine et au moins 3 centres dentaires. Au total 320 salariés.
Les dettes de 4,7 M€ correspondent essentiellement à un PGE (Prêt Garantie par l’Etat) de 4,5 M€. En
réalité, ce PGE demandé par AVEC au nom de la Clinique de Bonneveine, n’est jamais entré dans la
trésorerie de la Clinique. Pourtant la clinique doit le rembourser. Le CSE et les syndicats protestent et portent plainte pour les mêmes motifs que la plainte contre X déposée par les syndicats CGT et FO de l’Isère.
Insuffisance de trésorerie au terme de 13 semaines (- 1,4 M€ ). Il est prévu de régler avec retards les
fournisseurs, les médecins libéraux…, de reporter des règlements sociaux (retraites, URSSAF,…) et de
reporter les remboursements à la Mutuelle Malakoff. Négociation de subventions avec l’ARS.


5. ASDAPA ASSO,
Cet organisme de l’Oise réunit ADOMOISE, ASSADO, et SSIAD ASDAPA. L’ensemble compte 559 sala-
riés, essentiellement dans des activités d’aide à domicile. Les dettes se montent à 1 M€ . La structure est en redressement.
Insuffisance de trésorerie au terme de 13 semaines (- 663 000 €). Tensions avec les fournisseurs mais
nécessité d’accroître les crédits fournisseurs. Négociation pour étaler le remboursement des dettes fiscales et sociales sur 10 ans. Nécessité d’une subvention (0,4 M€).


6. ASSAD ASSO
Cet organisme exerce ses activités dans le Pas de Calais (3 bureaux sur le département, 439 salariés). L’association est en redressement depuis le 21 mai 2019 et a rejoint Doctegestio le 7 octobre 2020. L’endettement est de 3 M€ .
Trésorerie négative (-1,2 M€ ) au terme de 13 semaines. Tension sur les salaires. Mise en demeure de
l’URSSAF (0,6 million d’euros) sur les charges 2022. Note peu explicite au regard des dettes et du plan de redressement.


7. CSJE SAS (Clinique Saint Jean l’Ermitage, Melun 77)
L’organisme compte 260 salariés dont 60 médecins. La clinique est gérée par une société dont le groupe AVEC est actionnaire majoritaire (82%). Philippe COSSON en est le Président Directeur Général. Philippe COSSON était membre du CA de l’UMG-GHM, jusqu’au 12 octobre 2022. Il a dit lors de ce CA que la CSJE avait aussi fait des prêts à la Société AVEC et a voté contre le nouveau prêt de 1,5 M€ que M. BENSAID voulait imposer au GHM. En conséquence il a été mis à l’écart et il n’est plus membre du CA de l’UMG-GHM.
La CSJE a un chiffres d’affaires de 28,5 M€ en 2020 et la perte de cette année 2020 est de 3,6 M€.
La Clinique Saint Jean l’Ermitage est en redressement depuis le 08/01/2018, (jugement prononçant l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire). Un plan de continuation d’une durée de 6 ans est décidé en juin 2018.
La Clinique Saint Jean l’Ermitage a bénéficié d’un PGE de 5 M€ .
Les dettes dans le document de trésorerie sont d’un montant de 12 M€.
Trésorerie négative (au moins -2,1 M€ ) au terme des 13 semaines. Plusieurs retards de paiement à l’égard de la Mutuelle Malakoff (action en justice en cours), des praticiens libéraux, et des fournisseurs (retard de 1,7 M€) . Les fournisseurs exigent des règlements immédiats.
« En l’absence d’un soutien extérieur, les salaires ne seront pas réglés, CSJE étant déjà en plan de
continuation. Les solutions :
– gel des remboursements du passif social et fiscales ; non paiement du crédit-bail et renégociation,
– demande de subvention à l’ARS (4 M€)
– demande d’abandon de 100 % du PGE (plus de 5 M€ ).

8. MFV Mut (Mutuelle de France du Var)
Cette mutuelle compte 351 salariés. La MFV a 8 établissements dont la clinique Malartic à Toulon. Les
dettes se montent à près de 9 M€
. En redressement depuis 2012 la MFV s’était vu prolonger cette période de 2 ans en mars 2021. La mention « Décaissement de 0,4 M€ au titre du plan de continuation intervenu début janvier » fait penser que le plan est à nouveau prolongé. La MFV est membre de l’UMG-GHM (4 délégués au CA).
Trésorerie à peu près à l’équilibre en augmentant ses dettes vis à vis des fournisseurs (tensions), en reportant ses charges fiscales et sociales…


9. Nouvellevictoria SAS
C’est l’entreprise de nettoyage créée par AVEC en 2020. Elle compte 301 salariés. Elle est située à Corbas dans le Rhône. Ses dettes : 143 000 €.


10. UMG-GHM de Grenoble.
Le GHM compte 1472 salariés. L’endettement de 13 M€ correspond à des dettes à moyen et long terme, des emprunts contractés pour travaux ou achat d’équipements. Le GHM n’a pas, selon le document, de « tension de trésorerie à très court terme ». C’est pour cela qu’AVEC a largement puisé dans la trésorerie (6,5 M€ ) du GHM en 2022 et la société était prête à continuer en 2023. Le prélèvement de 2,7 M€ prévu le 9 janvier n’a pas eu lieu en raison de l’action judiciaire et de la mise en examen de M. BENSAID et de sa société AVEC.

2e PARTIE
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SYNTHÈSE PAR PÔLE

Pôle HELP (Aide à domicile) = 46,2 M€ de dette
La liste (p.23) concerne toutes les activités d’aide à domicile. Le montant total des dettes : 46,2 M€.
Globalement sur 2023, la trésorerie est insuffisante. Il manque 7,3 M€… malgré l’étalement du passif social et fiscal sur 3 années (non négocié encore) Cette prévision ne tient pas compte des dettes fournisseurs.
> Les solutions
– étaler le remboursement des PGE sur 8 ans (au lieu de 4 ans)
– étaler les dettes fiscales et sociales sur 10 ans ou les « écraser » !
– beaucoup de demandes de subvention aux Conseils départementaux.
– nouveaux emprunts


Pôle HEALTH (Santé) = 98,9 M€ de dette
Le pôle compte 34 entités (8 n’ont aucune activité). Le total de l’endettement représente 98,9 M€ . Et selon les prévisions, pour toutes ces entités, la trésorerie 2023 est insuffisante de 39,9 M€. Et « l’éventuel passif fournisseur » n’est pas encore intégré à ce tableau prévisionnel.
> Les solutions
– placer des structures (dentaires) en redressement judiciaire.
– demander l’abandon de dettes sociales à l’URSSAF (part patronale, pour 8,5 M€ ) et étalement de la part salariale due à l’URSSAF sur 10 ans, pour 4,5 M€ .
– demander l’abandon de dettes fiscales pour 1,7 M€
– demander des subventions à l’ARS, pour 18,5 M€ .
– abandon d’une part (de 50 à 100 % selon les cas) des PGE pour un montant de 10,4 M€.
– vendre les murs de l’une des cliniques
– emprunter pour rembourser.
Dans le pôle Health, 1 information de ce tableau particulièrement intéressante
– Doctocare Mutuelle est dans la liste. Doctocare n’a aucune activité, aucun salarié…mais a un besoin de trésorerie de 17.000 euros en 2023. Doctocare est donc bien une « mutuelle écran » au service de la société AVEC et cela confirme que les prêts qui ont été imposés au GHM (6,5 M€ ) au bénéfice de Doctocare, ont été reversés directement à la société AVEC.


Pôle HÔTELS (Hôtels, vacances, foyers de jeunes…) = 18,2 M€ de dette
Le pôle compte 23 structures juridiques dont « Poppins » (villages de vacances). 4 sont inactives.
Total des dettes : 18,2 M€.
Trésorerie sur un an négative (-2,8 M€), pour les Hôtels profit : 3,6 M€ et pour les Hôtels non-profit :
+ 0,8 M€. Mais le document précise que la trésorerie positive des « non-profit » ne peut circuler vers les structures « profit ».
> Les solutions
– Étaler le remboursement des PGE sur 8 ans (et non 4 ans) et les dettes sociales et fiscales sur 10 ans
(conciliation) sinon, procédure de sauvegarde/redressement judiciaire.
– Les structures sans activités…à placer en redressement judiciaire pour « écraser » les dettes.
– Vente de La Cocoteraie (Guadeloupe) en 2023.
– Cession éventuelle de l’Hôtel de Plombières.
Ces solutions restent insuffisantes. Et donc en conclusion pour ce pôle, nous pouvons lire ceci :
« Au delà de ces mesures visant à réduire la consommation de cash sur l’année 2023, l’entreprise (la société AVEC, NDLR)) envisage la mise en vente de l’ensemble de ces hôtels (modalités à préciser…) »

CONCLUSION
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MAIS QUE FAIT L’ÉTAT POUR METTRE FIN AUX AGISSEMENTS
DU “BERNARD TAPIE DE LA SANTÉ” ?

A. La société AVEC a toujours menti sur ses capacités financières depuis plus de 10 ans pour reprendre de plus en plus de structures « tout azimut », elle a abusé les tribunaux puisque qu’au final, la société ne tient pas ses engagements.


B. La société AVEC a toujours camouflé sciemment ses comptes en multipliant les structures juridiques.
Par contre, elle les gère de manière très centralisée. M. BENSAID en étant président ou gérant de plus de 200 entités différentes est le seul à faire le lien entre toutes.


C. La société AVEC ne redresse pas les structures en difficulté qu’elle reprend (exemple les Mutuelles de France du Var, en redressement depuis plus de 10 ans). Voici les résultats d’un «brillant » économiste.


D. Comme pour les criminels « en série » qui échappent à la justice parce que chaque acte est étudié séparément, M. BENSAID est un délinquant en col blanc « en série » qui a pu abuser les tribunaux, les acteurs économiques, les élus, les salariés… parce qu’il joue sur des champs d’activités différents, avec des dénominations d’associations ou de sociétés différentes et dans des départements différents, sur toute la France.
Alertés depuis plusieurs années, les pouvoirs publics ont fermé les yeux et laissé faire avec complaisance car M. BENSAID a des appuis dans la sphère gouvernementale.


E. Après avoir trompé tout le monde, M. BENSAID, ce grand « libéral », compte aujourd’hui sur l’État
(demande de subvention à l’ARS, demande de prêts, étalement de la dette sociale et fiscale,…), en s’appuyant sur le principe too big to fail, pour redresser son groupe. Pourtant en signant des PGE, en 2020-2021, pour un total de 45 M€, il savait qu’il ne pourrait pas les rembourser sur 4 ans…C’est un délit. Et à l’inverse, quel contrôle a exercé l’État sur les capacités du groupe AVEC au moment d’accorder ces prêts ? Sans doute aucun… Quelle négligence ou laxisme au nom du « quoi qu’il en coûte » ! Quelle complaisance !


F. Lorsque M. BENSAID impose en 2022 au GHM de prêter (6,5 M€) à Doctocare (donc à la société
AVEC), les conventions qu’il signe prévoient le remboursement pour le 31 décembre 2022. Il savait que cet engagement ne serait pas tenu. Sa signature est totalement discréditée !


G. Le groupe AVEC a sollicité l’État en prenant rendez-vous ces dernières semaines avec le CIRI, Comité
Interministériel de Restructuration Industrielle, rattaché au Ministère des Finances (www.off-investigation.fr/economie-sociale-et-solidaire-comment-un-camarade-de-borne-compromet-la-macronie/). Le CIRI, dans le cadre de la procédure engagera « la réalisation d’un diagnostic portant sur la situation de l’entreprise, les causes de ses difficultés et les besoins de financement. Ce diagnostic… passe généralement par le lancement d’un audit indépendant… »


H. Encore et toujours le cabinet de conseil “indépendant” Ernst &Young ! Nous avons effectivement
appris que le CIRI pour avoir un avis indépendant a choisi le cabinet Ernst & Young ! Ce cabinet est-il vraiment indépendant ? C’est le cabinet qui a conseillé ADREA/AESIO en 2019-2020 pour la cession du GHM.
Et quel conseil ?! La cession du GHM à DOCTEGESTIO/AVEC. Pourtant Ernst and Young ne pouvait pas
ne pas connaître le « château de cartes » édifié par M. BENSAID, ses dettes, ses nombreuses actions en justice. Le rapport “indépendant” d’Ernst and Young au CIRI est attendu prochainement. AVEC soumet au CIRI un étalement de ses dettes fiscales et sociales (45 millions), demande un prêt relais de 25 M€ et l’entrée de la Caisse des Dépôts (CDC) au capital. Comment le CIRI va-t-il juger le projet de re structuration non pas d’un groupe mais d’une nébuleuse, composée de plus de 200 entités différentes, chacune avec ses spécificités ?


La complaisance de l’État et de tout son appareil (ARS, CIRI, URSSAF, …) à l’égard de Bensaid et du
“groupe” AVEC doit cesser.


Nous demandons solennellement au Gouvernement et à tous ses ministres, s’il décidait de venir en aide au pseudo “groupe AVEC” via le CIRI, l’URSSAF, l’ARS,… qu’il exige en contre-partie :
1. le démembrement du “groupe” pour mettre fin au véritable système de “pyramide de Ponzi” à l’échelle nationale mis en place par Bensaid
2. et, pour ce qui est de Grenoble, :
– le remboursement immédiat des « prêts » auxquels il a contraint le GHM
– le transfert de la gestion à un administrateur provisoire en vue d’un retour rapide à une véritable gestion mutualiste.

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